Jean Metzinger a été l'un des artistes les plus importants du 20ème siècle et, pendant de nombreuses années, il est apparu comme le visage public des cubistes, notamment en raison de son implication significative dans le Salon des Indépendants, au sein duquel il a aidé ses collègues cubistes à exposer. En 1912, Metzinger est également le co-auteur, avec son ami et collègue Albert Gleizes, de Du Cubisme , le premier livre consacré à cette nouvelle façon révolutionnaire de représenter le monde. À cette époque cruciale, les deux pionniers du cubisme, Pablo Picasso et Georges Braque, n'exposaient pratiquement pas leurs œuvres : le plaidoyer de Metzinger en faveur de ce nouveau style révolutionnaire fut donc d'une importance capitale pour l'élan qu'allait prendre le mouvement au cours des années suivantes. Il est révélateur que, dès 1911, Guillaume Apollinaire l'ait décrit comme 'le seul adepte du cubisme au sens propre' (Apollinaire, cité dans D. Cooper, The Cubist Epoch , Londres, 1999, p. 75). Cette œuvre des années 1930 est caractéristique des travaux ultérieurs de Metzinger, qui mettent souvent en scène des sujets féminins séduisants, présentés comme le point central d'une composition qui s'éloigne des formes frénétiques de son cubisme analytique et mathématique des années 1910. Ces compositions simplifiées sont présentées à travers une combinaison de couleurs sombres, une délimitation précise des contours et un ombrage volumétrique des formes arrondies, un style qui est redevable à son esthétique puriste des années 1920 : 'Au lieu de copier la nature, nous créons un milieu qui nous est propre et dans lequel notre sentiment peut s'exprimer à travers une juxtaposition de couleurs. Il est difficile de l'expliquer, mais on peut peut-être l'illustrer par une analogie avec la littérature et la musique... La musique n'essaie pas d'imiter les sons de la nature, mais elle interprète et incarne les émotions éveillées par la nature à travers une convention qui lui est propre, d'une manière qui soit esthétiquement agréable. De la même manière, nous nous inspirons de la nature pour construire des harmonies et des symphonies de couleurs décoratives et agréables qui expriment nos sentiments' (cité dans G. Burgess, 'Wild Men of Paris', in Architectural Record , mai 1910, p. 413).Jean Metzinger was one of the most important artists of the 20th century, and indeed for many years appeared as the public face of the Cubists, in part because of his significant involvement in the Salon des Indépendants where he helped his fellow Cubists to exhibit. Metzinger was also, in 1912, the co-author alongside his friend and fellow artist Albert Gleizes of Du Cubisme, the first book dedicated to this revolutionary new way of depicting the world. During this crucial period, the two original trailblazers of Cubism, Pablo Picasso and Georges Braque, were hardly exhibiting their works, meaning that Metzinger's advocacy of this revolutionary new style was all-important to the momentum that it would come to gain over the following years. It is telling that, as early as 1911, Guillaume Apollinaire had described him as, 'the only adept of Cubism in the proper sense' (Apollinaire, quoted in D. Cooper, The Cubist Epoch, London, 1999, p. 75). This 1930s work is characteristic of Metzinger's later works, which often feature attractive female subjects presented as the central focus of a composition representing a move away from the frenetic forms of his analytical and mathematically-driven Cubism of the 1910s. These simplified compositions are presented through a combination of moody colours, a sharp delineation of contours and volumetric shading of rounded forms, a style that was indebted to his Purist aesthetic of the 1920s: 'Instead of copying nature...we create a milieu of our own wherein our sentiment can work itself out through a juxtaposition of colors. It is hard to explain it, but it may perhaps be illustrated by analogy with literature and music... Music does not attempt to imitate nature's sounds, but it does interpret and embody emotions awakened by nature through a convention of its own, in a way to be aesthetically pleasing. In some such way, we, taking our hint from Nature, construct decoratively pleasing harmonies and symphonies of color expressive of our sentiment' (quoted in G. Burgess, ‘Wild Men of Paris’, in Architectural Record, May 1910, p. 413).