BAUDELAIRE, Charles (1821-1867)
Les Fleurs du mal. Paris : Poulet-Malassis et de Broise, 1861.
Deuxième édition en partie originale. L’exemplaire du sculpteur Ernest Christophe, ami de Baudelaire « qu’il réconcilia avec la sculpture » (Pichois-Avice) et dédicataire de deux des poèmes des Fleurs du Mal, en demi-reliure de l’époque.
Les deux hommes se rencontrent au début de la décennie 1850, et deviennent amis, en se côtoyant notamment au salon de Madame Sabatier.
Baudelaire fait un grand éloge de Christophe dans son Salon de 1859, éloge d’autant plus remarquable qu’aucune œuvre de Christophe n’était alors visible. Baudelaire indique « regretter que M. Christophe n’ait pas exposé deux morceaux de sa composition » avant de les décrire : d’abord la Comédie Humaine, qui deviendra le Masque (aujourd’hui visible aux Tuileries), et la Danse macabre. Les deux sculptures inspireront chacune un poème des Fleurs du Mal, textes inclus pour la première fois dans cette seconde édition et alors dédiés par Baudelaire à Christophe. « De cette édition, Baudelaire lui a donné un exemplaire » - il s’agit manifestement de celui-ci. Pichois-Avice, Dictionnaire Baudelaire, pp. 122-123 ; Bénézit, III, p. 626 ; Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle, n° 509.

In-12 (188 x 124 mm), à grandes marges. En frontispice, portrait de Baudelaire par Bracquemond (petite restauration en marge extérieure du second feuillet du poème XI, "le guignon").
Reliure signée par Behrends (actif dans le dernier tiers du XIXe siècle) : demi-maroquin vert, dos à nerfs et caissons ornés, gardes de papier marbré, tête cirée rouge sur témoins (dos et coins légèrement passés).
Provenance : Ernest Christophe (1827-1892 ; ex-libris).

A precious copy of the second edition, in contemporary half-morocco. It belonged to the sculptor Ernest Christophe, a close friend of Baudelaire’s and the dedicatee of two poems of the Fleurs du mal.