DEBUSSY, Claude (1862-1918)
Lettre autographe signée [à Lorenzo Parodi], datée “Paris, 17 II 1910”.
3 pp., dont 2 pour la lettre (214 x 180 mm), sur papier vergé bleu à en-tête, et 1 pour la transcription autographe de l’article de Gil-Blas (150 x 113 mm). Enveloppe autographe, timbrée et cachetée, "Italia-Genova, Piazza Serriglio 1-6. M. Lorenzo Parodi” (Légères salissures et usures marginales, avec quelques petites déchirures, dont une réparée avec du ruban adhésif au verso).

Le Pelléas et Mélisande de Debussy au coeur d’une “mutinerie orchestrale”.

Le 16 février 1910, Gil-Blas publiait, dans sa chronique “Un peu de musique”, un article faisant état du refus du chœur et des musiciens du célèbre théâtre Carlo Felice de Gênes, de jouer l’opéra de Debussy Pelléas et Mélisande, ayant rendu leurs partitions après avoir jugé : "C’est trop difficile, ce n’est pas de la musique". L’histoire parvenue aux oreilles du compositeur, celui-ci s’adresse au critique génois Lorenzo Parodi, joignant à ses mots une copie manuscrite de l’article, afin de lui demander "ce qui se passe réellement. Est-ce la vérité, ou n’a-t-on simplement qu’exagéré un petit incident entre artiste et directeur comme cela peut se produire partout". Il fait part de son étonnement et de ses craintes : "c'est la première fois, à ma connaissance, que des artistes, des choristes, prennent le droit de refuser de jouer une oeuvre inscrite au programme d'un théâtre ..! Il me semble que cela créerait un précédent tout à fait dangereux !" Le compositeur regrette de ne pouvoir se rendre à Gênes en personne : "Il faut absolument que j’assiste aux répétitions d’une œuvre nouvelle de moi que l’on donne au Concerts-Colonne, dimanche prochain (20 février)." La première dont il est question est la représentation inaugurale, le 20 février 1910, d’Ibéria, deuxième mouvement des Images pour orchestre, interprété par l'orchestre Colonne au Théâtre du Châtelet.

Reports of a scandalous refusal to perform Pelléas et Mélisande in Genoa.