Rectangulaire à pans coupés, formée de plaques en agate striée beige et blanche figurant sur le couvercle un papillon aux ailes déployées, la monture ciselée d'une frise de feuilles d'acanthe et pois, les angles en colonne et chapiteau feuillagé, une bordure d'oves sur la base, pionçons sur le bord intérieur: charge, lettre-date (r) et maître-orfèvre; sur la gorge: décharge 1780-1782, décharge 1782-1789, contremarque 1789-1792, petite garantie et recense pour 1798-1809 et contrôle postérieur
L.: 8 cm. (3¹⁄₈ in.)
Poids brut: 154 gr. (4 oz. 19 dwt.)

Peut-être Alexandre-Marc-René Estienne d'Augny (1738-1798),
Vente après-décès, Paris, 10 avril 1798.
Alfred Pageot (d. 1962), Nantes.
S. J. Phillips Ltd., Londres, 1956.
Alfred Pageot, 1957.
S. J. Phillips Ltd., Londres, 1998.
Dr Anton C. R. Dreesmann (inventaire: no. F-227).
The Dr Anton C.R.Dreesmann Collection; Christie's, Londres, 11 avril 2002, lot 942.

Arnault-Plessis, 'Une grande ville d'art: Richesses de Nantes', Plaisir de France, no. 365, March 1969, ill. fig. 25 (attribuée à Vachette)

A LOUIS XVI HARDSTONE AND TWO-COLOUR GOLD CAGEWORK SNUFF-BOX
BY PIERRE-FRANÇOIS DRAIS, PARIS, 1780-1781
Octagonal, the cover, sides, corners and base inset with semi-translucent beige striated slightly convex agate panels, the panels on the lid shaped as the wings of a stylized butterfly with body of raised striated agate, within fluted gold mounts, the raised borders chased in two-colour gold with stylized acanthus and pellets, the side pilasters chased as fluted columns and hung with husks, the lower borders of the side walls chased with ovolo, marked inside the rim with charge, date-letter (r) and maker's mark; on the flange: decharge 1780-1782, decharge 1782-1789, contremarque 1789-1792, petite garantie and recense 1798-1809, and later control mark

Pierre-François Drais became a master in 1763, cautioned by the goldsmith Jean Frémin. However, by then he was probably already working as a journeyman in his cousins's workshop, Jean and Jean-Charles Ducrollay and was registered as living at the same adress Place Dauphine. Furthermore a business card engraved by Pierre-Philippe Choffart in 1761 already describes him as “DRAIS. Student of DUCROLLAY Jeweler DU ROY at the entrance to Place Dauphine on the left by the Pont neuf. IN PARIS ". In 1774 Drais obtained a patent as a “goldsmith-jeweller to the King” and became a supplier to the Crown until 1782, his name often appearing in the registers of Menus Plaisirs. In 1783, he sold his business to the goldsmith Charles Ouizille, and died in 1792.

In the tradition of his mentor Jean Ducrollay, Pierre-Francois Drais specialised in snuff-boxes à cage which incorporated miniatures, porcelain panels, lacquer or hardstones. This butterfly box is one of his most modernist creations and the preparatory drawing is in the albums of the Victoria & Albert Museum in London (No E.897:131-1988) attributed to Drais and others. This drawing is annoted “Boate à Mr Dogny”. This “Mr Dogny” is probably Alexandre-Marc-René Estienne d'Augny (1738-1798), fermier général, famous for his hôtel particulier, rue Neuve Grange-Batelière (currently the town hall of the 9th arrondissement of Paris), and a great collector of precious and hard stones. His collection of “diamonds, colored stones, precious stones, and boxes” was sold on April 10, 1798 after his death and includes fourteen snuff-boxes, all briefly described; but one of the three described as eight-sided with an agate could be our snuff-box. (Bastien, 2014, p.38).
Drais produce at least one other agate butterfly snuff-box dated 1782-1783 and decorated with a more realistic butterfly than on ours, sold at Sotheby's in Paris on June 4, 2020 under lot 98. Another example in rock crystal, each side set with different pairs of agate butterflies (Thurn und Taxis collection see Seelig 2007, no. 5) bears the marks of Jean Ducrollay, Paris, 1756-1762; However, it is possible to assume that Drais, who was already working in his cousin's workshop, could also have made this snuff-box himself. Still, this model will remain one of his most successful piece.

COMPARATIVE BIBLIOGRAPHY:
Catalogue des diamants, pierres de couleurs, pierres précieuses et boîtes, Composant la superbe Collection du Citoyen Daugny, sale, Paris, 10-20 April 1798;
A. Kenneth Snowman, Eighteenth Century Gold Boxes of Europe, Woodbridge, 1990;
Lorenz Seelig, Golddosen des 18. Jahrhunderts aus dem Besitz der Fürsten von Thurn und Taxis, Munich, 2007;
Vincent Bastien, ‘The manufacture of Gold Boxes in Eighteenth-century Paris: The Ducrollay Workshop and its Successors Tiron de Nanteuil and Drais’, ed., Murdoch & Zech, Going for Gold, Brighton, 2014.

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Pierre-François Drais est reçu maître en 1763, cautionné par l’orfèvre Jean Frémin. Pourtant il fut probablement d’abord compagnon dans l’atelier de ses cousins germains Jean et Jean-Charles Ducrollay. Il vit d’ailleurs encore à la même adresse que ses cousins place Dauphine et une carte de visite gravée par Pierre-Philippe Choffart en 1761 le décrit déjà comme « DRAIS. Elève de DUCROLLAY Bijoutier DU ROY à l’entrée de la Place Dauphine à gauche par le Pont neuf. A PARIS ». Drais obtient en 1774 un brevet d’« orfèvre-joaillier du Roy » et devient fournisseur de la Couronne jusqu’en 1782, son nom apparaissant souvent dans les registres des Menus Plaisirs. En 1783, il cède son fonds de commerce à l’orfèvre Charles Ouizille, et décède en 1792.

Dans la tradition de son mentor Jean Ducrollay, Pierre-Francois Drais s’est spécialisé dans la fabrication des tabatières à cage qui incorporaient des miniatures, des panneaux en porcelaine, en laques ou pierres dures. Cette boîte papillon est l’une de ses créations les plus modernistes dont le dessin préparatoire est répertorié dans les albums du Victoria & Albert Museum à Londres (No E.897 :131-1988) et porte l’annotation « Boate à Mr Dogny ». Ce « Mr Dogny » est sans doute Alexandre-Marc-René Estienne d'Augny (1738-1798), fermier général, célèbre pour son hôtel particulier, rue Neuve Grange-Batelière (actuellement la mairie du 9e arrondissement de Paris) surtout grand amateur de pierres précieuses et de pierres dures. Sa collection de “diamants, pierres de couleurs, pierres précieuses, et boîtes” fut vendue le 10 avril 1798 après son décès et présente quatorze tabatières toutes brièvement décrites, mais dont une des trois annoncées comme à huit pans avec une agate pourrait être notre tabatière (Bastien, 2014, p.38).

Drais va réaliser au moins une autre tabatière en agate datée 1782-1783 et décorée d’un papillon plus réaliste que sur notre tabatière, vendue chez Sotheby’s à Paris le 4 juin 2020 sous le lot 98. Un autre exemple en cristal de roche dont chaque face est sertie de différentes paires de papillons en agate (collection Thurn und Taxis voir Seelig 2007, no. 5) est au poinçon de Jean Ducrollay, Paris, 1756-1762; pourtant il est possible de supputer que Drais, qui travaillait alors déjà dans l’atelier de son cousin, ait pu lui-même fabriquer cette tabatière.
Toujours est-il que ce modèle de tabatières restera une des créations les plus réussies de cette orfèvre innovateur.

BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE :
Catalogue des diamants, pierres de couleurs, pierres précieuses et boîtes, Composant la superbe Collection du Citoyen Daugny, sale, Paris, 10-20 April 1798;
A. Kenneth Snowman, Eighteenth Century Gold Boxes of Europe, Woodbridge, 1990;
Lorenz Seelig, Golddosen des 18. Jahrhunderts aus dem Besitz der Fürsten von Thurn und Taxis, Munich, 2007;
Vincent Bastien, ‘The manufacture of Gold Boxes in Eighteenth-century Paris: The Ducrollay Workshop and its Successors Tiron de Nanteuil and Drais’, ed., Murdoch & Zech, Going for Gold, Brighton, 2014.