Details
Plaque métallique de grand commandeur de fabrication de Martin Guillaume Biennais, en argent à l’imitation des plaques brodées, à six branches principales à l’imitation du lamé et des paillettes, lec entre en or, à décor d’une légende à fond émaillé bleu nuit « CHARAKTER UND AUFRICHTIGKEIT », et du motif central ajouré de l’ordre : l’Aigle impériale française tenant un faisceau marqué « JE LES UNIS », surmontant le lion de Cassel, le cheval de Westphalie, l’Aigle de Magdebourg et le lion de Brunswick, l’ensemble entouré d’un ouroboros, le revers doublé de maroquin vert marqué à l’or « BIENNAIS ORFEVRE DE L’EMPEREUR ET ROI A PARIS », à deux crochets et attache spécifique à ressort poinçonnée « BIENNAIS », poinçon au faisceau de licteur de petite garantie argent Paris (1809-1819) ; écharpe de l’ordre en moire bleu foncé (dit « gros bleu ») finissant par deux extrémités à trois pointes (insolée sur une face), sans nœud
D. 9,3 cm. (358 in.), L. écharpe pliée : 83 cm. (3258 in.)
Poids brut : 77 g.
Nous remercions Arnaud de Gouvion Saint-Cyr pour son aide précieuse pour l’expertise et la rédaction de cette notice.
Provenance
Joachim Murat (1767-1815) ; transmis à sa mort à son épouse Caroline (1782-1839), sœur de l’Empereur Napoléon Ier, dans son testament, Caroline évoque les armes de son mari ainsi que ses ordres de chevalerie, estimant qu’ils appartiennent (déjà) à ses enfants et qu’elle n’en était que la dépositaire) ; puis à son fils Lucien Bonaparte (1803-1878) ; par descendance resté dans sa descendance et probablement référencé dans l’inventaire des collections Murat sous le numéro 29 « Dix rubans d’ordre ayant appartenu au Roi Murat et au Prince Lucien, Chaque ruban porte un numéro 29-30-31-32-33-34-35-36-37-38 ».
Literature
Archives nationales, Archives Murat 31 AP 78.
Bibliothèque Thiers, Fonds Masson 59.
M. Eisenhauer (éd.), König Lustik !? Jerome Bonaparte und der Modellstaat Königreich Westphalen, Museum Fridericianum Kassel, 2008, fig.166.
J.Tulard (dir.), La berline de Napoléon, Le mystère du Butin de Waterloo, Paris, 2012, p. 228 et s.
Exhibited
Exposition au musée de l'Armée avec un important dépôt de souvenirs de la famille Murat entre 1955 et 1969.
Brought to you by

Lot Essay

Le parcours de Joachim Murat est un des symboles de l’élévation dans la société républicaine puis impériale. Fils instruit d’aubergiste, il rejoint sous l’Ancien régime la cavalerie. Son amour de l’art équestre, et surtout sa grande bravoure vont lui permettre de s’élever à travers la hiérarchie des armées républicaines : il est général de division en 1799 durant la campagne d’Égypte, durant laquelle il se distingue encore avec Bonaparte, dont il est un proche depuis l’Italie. Peu après son retour d’Égypte en 1800, il épouse d’ailleurs Caroline Bonaparte, la plus jeune sœur de Napoléon. Joachim Murat est fait sous l’Empire prince puis grand-duc de Berg et de Clèves, le 30 mars 1806, puis roi de Naples, sous le titre de Joachim-Napoléon, le 15 juillet 1808.
La fin de l’Empire est marquée par les revers des armées impériales mais également les tentatives du Roi Joachim Napoléon de sauver son Royaume napolitain. Précurseur de l’unité italienne, il tente une dernière fois de soulever la péninsule en Calabre, après la bataille de Waterloo, mais est fait prisonnier puis est exécuté le 13 octobre 1815.

L’important ensemble d’ordres de chevalerie de notre vacation symbolise l’important rouage qu’est Murat au sein de l’Europe napoléonienne : un personnage bien plus complexe que le cavalier flamboyant et brave ; un véritable homme d’état qui réussit à maintenir son trône napolitain au congrès de Vienne (1814).

Joachim-Napoléon, roi de Naples, fut fait grand commandeur de l’ordre par son beau-frère Jérôme Napoléon, roi de Westphalie en 1810. L’ordre eut un durée de vie très courte car il fut créé en 1809 pour disparaître en 1813.

Les insignes de grand commandeur sont de nos jours particulièrement rares. Statutairement limités à dix titulaires, ils ont été quatorze, incluant le grand maître de l’ordre, le Roi Jérôme. Parmi les quelques rares plaques connues figurent celle de Cambacérès, conservée au musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, en canetille et lamé, avec un centre métallique, celle de l’Empereur Napoléon Ier, prise à Waterloo, du même type, celles de Siméon (vente Drouot 1994), du même type et celle de la collection Brouwet (conservée au Musée royal de l’Armée de Bruxelles). Brodée, à centre métallique à fond unie.

Notre plaque est, à notre connaissance, le seul modèle entièrement métallique connu et semble dérivée du dessin du recueil des ordres français et étrangers (Bibliothèque Paul Marmottan) réalisé vers 1811.

Related Articles

Sorry, we are unable to display this content. Please check your connection.

More from
Collections : Entre Orient et Occident au XVIIIe siècle, regard d'un amateur éclairé & Souvenirs des princes Murat
Place your bid Condition report

A Christie's specialist may contact you to discuss this lot or to notify you if the condition changes prior to the sale.

I confirm that I have read this Important Notice regarding Condition Reports and agree to its terms. View Condition Report