La miniature figurant sur le couvercle de cette tabatière représente Minerve guidant Louis XV au Temple de la Gloire ou Minerve qui prend soin de l’éducation de Louis XV. Elle reprend un tableau du peintre Antoine Coypel (1661-1722), que nous connaissons par une gravure de Pierre Drevet (1163-1738). Nous savons que le tableau de Coypel était autrefois exposé dans la salle d’assemblée de l’Académie royale des Belles-Lettres au Louvre, un dessin de Gabriel de Saint-Aubin (1724-1780) de 1773 conservé à la bibliothèque de l’Institut de France, illustrant l’intérieur de cette salle avec le tableau sur la paroi occidentale. Cette scène dans laquelle la déesse prend soin de l’éducation du jeune Louis XV est un symbole allégorique classique utilisé pour glorifier la monarchie et souligner les qualités idéales que le jeune roi devait incarner. Minerve symbolise la sagesse, la protection et la stratégie ; représentée à côté du jeune roi enfant elle suggère alors qu’il est guidé par un idéal divin et protégé par une figure divine puissante. L’allégorie met en avant le roi comme garant de la sagesse et de l’ordre et vient renforcer l’image sacrée de la monarchie absolue. Cette représentation à l’objectif clair faisait partie de la propagande de l’Ancien Régime et son utilisation dans les années 1780, quelques années après l’arrivée au pouvoir de Louis XVI, souligne la continuité monarchique. L’emploi d’une telle image sur une tabatière allemande prouve de sa puissance symbolique et de sa dimension internationale.
Le choix de cette image ccombiné aux profils de jeune homme ciselés sur les côtés laisse imaginer qu’elle était destinée à un jeune homme. Minerve étant aussi associée à l’éducation et à l’intelligence, la représenter en guide du jeune Louis XV met en avant l’exaltation de l’éducation royale. Cette image confère à l’objet une symbolique pour celui qui le reçoit : à l’image du jeune roi, le jeune homme rentre dans sa vie d’adulte avec une éducation inspirée par les plus hautes vertus intellectuelles et morales.
Hanau fut un important centre de production d’objets de luxe grâce aux privilèges et incitations financières offerts par le prince régent Guillaume (1682-1760), devenu plus tard le landgrave Guillaume VIII (1730-1760), à toute personne disposée à y établir une entreprise. Les frères Esay (1723-1791) et Marc-André Souchay (1730-1811) issus d’une famille huguenote de bijoutiers de Hanau ouvre leur atelier dans les années 1770 pour s’ajouter au plus de 30 bijoutiers impliqués dans la fabrication de boîtes en or à Hanau. Ainsi au début des années 1770, Étienne Flamant, guillocheur originaire de Genève, signa un contrat avec les principaux orfèvres de Hanau afin qu’ils lui fournissent environ 385 à 430 boîtes en or par an pour être décorées. Les Frères Souchay s’engagèrent à lui en livrer 120, ce qui donne une idée de l’ampleur de la production de boîtes en or à Hanau à cette époque. Apres le départ d’Esay en 1788, son frère Marc-André poursuit l’activité. Leurs boites s’inscrivent dans la tradition stylistique des tabatières de Hanau fabriquées par des orfèvres-bijoutiers tels que Les Frères Toussaint avec une grande qualité de ciselure et d’émaillage.
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Marks clear; engraving clear. Painted black number in cover H.234 One fine hairline crack in pink enamelled border on cover only visible under magnifying glass.
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PAR LES FRÈRES SOUCHAY, HANAU, VERS 1780-1785TABATIÈRE ALLEMANDE EN OR ET ÉMAIL估價: EUR 10,000 - 15,000