Janus est un dieu de premier ordre dans le panthéon romain : un temple lui est dédié à Janus dans le forum à Rome, l'une des sept collines de la ville éternelle porte son nom, le Janicule, et le premier mois de l'année, januarius, lui est consacré. Protecteur des commencements et des fins, Janus est aussi gardien des passages et des limites.
Depuis l'Antiquité, Janus apparaît dans l'iconographie sous l'aspect d'un double visage ou bifrons qui regarde à la fois devant et derrière exprimant ainsi le passé et l'avenir. Comme dans La danse de la vie humaine de Nicolas Poussin conservée à la Wallace collection à Londres, notre pendule nous présente Janus à la fois jeune et mûr au sommet d'une borne, métaphore du temps, d'un commencement et d'une fin. Un projet de pendule de Charles Percier et Léonard Fontaine conservé au musée des Arts décoratifs à Paris et publié dans l'ouvrage de Pierre Kjellberg p. 366 représente un double profil de Janus au sommet d'une gaine. Une pendule borne sommée de deux profils affrontés de Diane et Apollon de Claude Galle vers 1810 (P. Ottomeyer, P. Pröschel, Vergoldete bronzen, Munich, 1986, p. 302, pl. 34) peut être rapprochée de notre modèle.
Exemple incomparable illustré dans l'ouvrage de Pierre Kjellberg, notre pendule présente une belle qualité d'exécution, ainsi qu'une forme singulière, laissant supposer une commande spécifique faite à un éminent bronzier sans pouvoir l'attribuer.