Cette table à mécanisme illustre le goût, à partir de 1750, pour les meubles dits à « transformations » ou à « combinaisons », dont certaines pièces sont activées mécaniquement.
Joseph Gengenbach dit Canabas, "le grand maître des petits meubles en acajou" selon Pierre Kjellberg, s’est fait une spécialité de ces meubles plein d’esprit et de fantaisie. Né en Allemagne, il se rend à Paris et y travaille comme ouvrier privilégié rue de Charonne, notamment pour Pierre Migeon et Jean-François Oeben, de qui il tire probablement l'ingénuosité des mécanismes de ses meubles. Après avoir obtenu sa maîtrise en 1766, il s'établit grande rue du faubourg-Saint Antoine.
A quelques exceptions près, les meubles de Canabas sont tous exécutés en acajou. Un acajou d’excellente qualité, au grain fin et aux douces tonalités. Une sobriété extrême est de règle ; elle ne laisse place, pour tout décor, qu’à quelques moulures sobres et discrètes.
Cette table à mécanisme en évoque une autre, présentant des colonnettes cannelées et une entretoise ajourée, vendue à la Galerie Charpentier en 1954 ; elle est illustrée dans Jean Nicolay, L’art et la Manière des Maîtres Ebénistes Français au XVIIIème siècle, Paris, 1986, p. 87, fig. J.
Une table à mécanisme proche de la nôtre est reproduite dans N. de Reyniès, Le mobilier domestique, Paris, 1987, p. 1027, fig. 3920.