Ce cabinet s’inspire de modèles crées au XVIIe par la manufacture du Grand-Duché de Florence, au sein de laquelle a lui-même été formé Giovanni Ugolini : l’Opificio delle pietre dure. Les décors évoquent les compositions naturalistes de Jacopo Ligozzi au XVIIe siècle, le répertoire néoclassique de la manufacture au XIXe siècle, mais également certaines prémices de l’art nouveau. La structure architecturale est fidèle aux modèles néo-XVIIe siècle, en vogue dans la deuxième moitié du XIXe siècle dans les ateliers des mosaïstes florentins et présentés à l’Exposition nationale de Florence de 1861.
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les natures mortes d’oiseaux, de fruits et de fleurs figurent parmi les thèmes les plus récurrents dans les œuvres de pierres dures, reflétant l’intérêt grandissant que leur prêtait la bourgeoisie. Cette dernière était également sensible au raffinement des matériaux : lapis lazuli, jade ou malachite, mis en valeur par l’obscurité de l’ébène, mais aussi certains coquillages, provenant des Caraïbes, sélectionnés par Giovanni Ugolini dans le port de Londres.
Les cabinets étaient souvent conçus sur un support articulé pour être exposés à la manière d’un tableau sur un chevalet, comme l’atteste une photographie du stand de Giovanni Ugolini à l’exposition universelle de Paris de 1900. La manufacture de Giovanni Ugolini, fondée en 1868, est en effet présente au principales expositions universelles du XIXe et du XXe siècle, de sa première exposition internationale à Bruxelles en 1897, où elle a été récompensée, à l’exposition internationale de Londres un an plus tard, puis celle de 1900 à Paris, où Ugolini figure parmi les principaux exposants italiens de mosaïques et dans la liste des lauréats. La manufacture présente également une collections de plateaux de table, guéridons, boîtes à bijoux, tabatières et bijoux aux expositions universelles St Pétersbourg en 1901, 1902 et 1908, à Paris en 1903, 1904, 1905 et 1906, à Chicago en 1905, à Liège en 1905 et 1907, à Bruxelles et Anvers en 1910, mais aussi à San Francisco en 1915, la dernière exposition internationale à laquelle la manufacture a participé avant le premier conflit mondial.
Un cabinet similaire a été vendu chez Christie's à Paris le 4 mai 2011 (lot 417).