Details
En hêtre mouluré, sculpté et laqué crème, le dossier en léger cabriolet à décor d'une frise de feuilles d'acanthe doublée d'un perlé, les accotoirs garnis en plein et munis de manchette, les consoles en balustre détaché, cannelé et rudenté, la ceinture cintrée à l'avant ornée d'une frise de rais de coeur, les pieds fuselés à cannelures rudentées de joncs perlés, avec une trace d'estampille sur la traverse avant et portant une étiquette inscrite Pour Le Service / de Madame Elizabeth. au Thuilleries/ Cabinet de l'entresols/n°108 à l'encre noire sous la traverse arrière, couverture de velours gaufré brun-vert du début du XIXe siècle
H.: 93 cm. (3612 in.) ; L.: 69 cm. (27 in.)
Provenance
Cabinet de l'entresol du Pavillon de Flore de Madame Elisabeth au château des Tuileries, 1791.
Literature
P. Verlet, Le Mobilier Royal Français, t.2, Tours, 1992, pp. 126-130, pl. XXV-XXVII
FURTHER DETAILS
A ROYAL LOUIS XVI CREAM-PAINTED BEECHWOOD BERGERE BY JEAN-BAPTISTE CLAUDE SENE, DELIVERED FOR MADAME ELISABETH FOR THE PALAIS DES TUILERIES, 1791
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Lot Essay

La force de notre élégante bergère réside non seulement dans la perfection de ses lignes mais également dans la qualité de sa sculpture qui sont à la hauteur de son commanditaire : Madame Elisabeth (1764-1794), sœur du Roi. C’est en effet grâce à son étiquette encore visible Pour Le Service / de Madame Elizabeth. au Thuilleries/ Cabinet de l'entresols/n°108 que nous pouvons aujourd’hui connaître son origine. Véritable témoignage d’un moment très particulier dans l’histoire de France elle fait en effet partie d’une commande ordonnée en 1791 pour meubler les appartements de Madame Elisabeth lors de son installation au Palais des Tuileries.

C’est à Montreuil que Madame Elisabeth apprend la montée sur Versailles des foules parisiennes le 5 octobre 1789. Installée aux Tuileries avec la famille royale le lendemain, elle bénéficie d’un appartement, comme la princesse de Lamballe, dans le pavillon de Flore. En effet, dès le lendemain de son arrivée, Louis XVI accompagné notamment du Ministre de la Maison du Roi et de l'intendant du garde-meuble Thierry de Ville d'Avray, entreprit une visite complète du Palais afin d'attribuer un logement à chaque courtisan. Dès 1790, dans l'inventaire du château des Tuileries, une partie des sièges auparavant propriétés de Marie-Antoinette et toujours couverts du tissus commandé par celle-ci en 1784, meuble le cabinet intérieur de Madame Elisabeth. Ce mobilier fut d’ailleurs offert à la vente chez Christie’s à Paris le 16 décembre 2002, lot 240.

Après le retour de Varennes en juin 1791, la famille royale n'ayant plus l'espoir de quitter le palais, une installation plus définitive est prévue. Ce mobilier tout en restant affecté à Madame Elisabeth fut donc remis à neuf et complété. La princesse fit alors ajouter deux bergères, dont la nôtre, dite en demi tête-à-tête. La retranscription de Pierre Verlet de cet ordre N°108 nous permet aujourd’hui de confirmer l’origine et la destination de notre présente bergère qui devait trouver sa place près de la cheminée de la bibliothèque :
Service de Paris, le 5 9bre 1791. N°108 – Devis de dépense pour les cabinets à meubler pour Madame Elizabeth au château des Thuilleries… Nouveaux cabinets aux entresoles. Bibliothèque… Cabinet à la suitte de la bibliothèque. Cette pièce meubler en Pekin bleu uni avec bordures de lampas brochés en soye de divers couleurs sur fond bleu choisi par Madame. Le meuble sera composé savoir… une banquette à carreaux et oreillers dans l’une des deux croisées, 2 sièges en demi tête à tête à carreaux à placer aux 2 côtés de la cheminée, 1 chaise en forme de prier-Dieu sans accoudoir, fond et dossier garnis, 2 chaises à carreaux…
Sené. Les bois préparés pr la sculpture…
Laurent. La sculpture… à feuilles d’eau et chapelet à la ceinture…

Parmi cette nouvelle commande nous connaissons aujourd’hui, outre notre bergère, l’une des deux chaises qui faisait également partie du lot 240 de la vente de 2002 ainsi que la chaise en forme de prier-Dieu qui fut aussi proposée à la vente chez Christie’s à Paris le 24 juin 2003, lot 527.

Bien que non estampillée nous savons grâce à cet ordre que notre bergère fut réalisée par Jean-Baptiste Claude Séné principal fournisseur de la cour. Issu d’une prestigieuse dynastie de menuisiers, il établit son atelier rue de Cléry en 1770. Il jouit rapidement d’une clientèle prestigieuse à l’instar du duc d’Orléans pour être nommé en 1785 Fournisseur de la Couronne. Son corpus d’œuvres est alors presque exclusivement destiné aux membres de la famille royale et principalement le Roi et la Reine jusqu’en 1791 : Versailles, Montreuil, Saint-Cloud, Compiègne et Fontainebleau. Qu’il s’agisse de pièces au luxe et au raffinement incroyables ou encore de meubles plus ordinaires, chacun de ses sièges se distingue par une qualité d’exécution irréprochable comme en témoigne notre présente bergère.

Presentée lors des fameuses ventes Révolutionnaire en 1794 cette bergère fut acquise par la famille N. L. de C., qui l’aurait conservée jusqu’à très recemment.

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