Pour accompagner l’art pictural, l’encadrement était, dès le XVIIe siècle, un art très florissant aux Pays-Bas. Les lijstenmakers travaillaient aussi bien l’ébène que le bois doré. Certains d’entre eux s’étaient spécialisés dans la fabrication des miroirs comme le montre une gravure de Jan Luyken, originaire d’Amsterdam, tirée de son recueil de gravures intitulé Het Menselyk Bedryf (Le livre des métiers) publié en 1694 (Thiel et De Bruyn, op. cit., 1984, p.29, reprod.). Mais si des listes nominatives sont conservées pour les fabricants de cadres, les spécialistes des miroirs, pour cette période, sont mal connus et il semble qu’ils aient été plus individualisés pour le délicat travail de découpe du miroir, alors fort coûteux, que pour la fabrication du cadre proprement dit. Il est même fort probable que certains d’entre-deux ait sous-traité la fabrication des cadres.

Stylistiquement, notre miroir se rattache à la tradition des cadres de bois doré hollandais du XVIIe siècle. On connaît plusieurs cadres issus d’ateliers de La Haye ou d’Amsterdam reprenant l’idée d’une partie supérieure sommée d’un blason dont les portant sont des putti aux formes généreuses (Thiel et De Bruyn, op. cit., 1984, n°55, 64, 75) L’originalité de notre miroir réside dans l’utilisation d’un élément de porphyre. Cet écu était certainement destiné à recevoir les armoiries du commanditaire, en bronze ou en bois sculpté ; en témoignent les trois trous percés et rebouchés à la cire encore visibles.

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A BAROQUE GILT-LIMEWOOD MIRROR, FLEMISH, PROBABLY 18TH CENTURY