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En hêtre mouluré, sculpté et redoré, le dossier à décor d'une frise de feuilles de laurier, les accotoirs garnis de manchette rembourée, sur des consoles appliquées de larges feuilles d'acanthe, la frise ininterrompue de la ceinture à ressauts, sur des pieds fuselés et cannelés surmontés de quatres boutons, couverture de soie jaune à motifs géométriques
H.: 98 cm. (3812 in.) ; L.: 69 cm. (2714 in.) ; P.: 60 cm. (2312 in.)
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A PAIR OF LOUIS XVI GILTWOOD ARMCHAIRS ATTRIBUTED TO JEAN BOUCAULT, CIRCA 1775
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Lot Essay

Cette élégante paire de fauteuils à la reine se caractérise par ce rapport entre élégance de la ligne, justesse des proportions et originalité de sculpture ; savoir-faire que seul un grand menuisier savait maîtriser.

Nous pouvons en effet attribuer cette paire de fauteuils à Jean Boucault (vers 1705-1786) reçu maître en 1728 et s'établissant rue de Cléry dans une maison appartenant à Nicolas Tilliard. Son activité fut dense puisque l'inventaire de son atelier après la mort de sa femme en 1737, dressé par Charles Cresson et Nicolas Foliot ne décrit pas moins de dix établis et de nombreux sièges à rouleaux. Il travaillait notamment en collaboration avec le sculpteur Jean Valois. Parmi ses clients figuraient Louise-Elisabeth, duchesse de Parme ou le prince Camille de Lorraine qui lui devait en 1762 la somme de 2.249 livres. Nous le connaissons surtout aujourd’hui pour sa très belle production Louis XV et Transition. Notre paire de fauteuils serait un rare témoignage de sa production la plus tardive, en effet les lignes droites du dossier et des pieds annonçant le grand retour du néo-classicisme.

Certains éléments stylistiques tendent à nous conforter dans cette attribution. Tout d’abord l’utilisation de puissantes feuilles d’acanthe sur les supports d’accotoirs, présentent sur notre lot qu'il utilisait régulièrement. De plus, Jean Boucault fut l’un des seuls menuisiers, voir le seul, à orner ses ceintures d'une incroyable frise ininterrompue, parcourant ainsi toute la traverse jusqu’au-dessus des pieds qui ne sont plus ponctués par des dés de raccordement, comme cela était habituellement le cas.

Plusieurs réalisations attribuées ou estampillées par ce maître présentant cette même singularité stylistique nous sont aujourd’hui connues. Citons une paire de marquises attribuées à Boucault, présentées à la vente chez Thierry de Maîgret le 9 juin 2023, lot 584 provenant du mobilier du Baron de Breteuil pour le château de Versailles. De ce mobilier nous connaissons également le demi-canapé conservé à Versailles (inv. VMB 14357).
Citons enfin, la paire de bergères estampillée et vendue chez Christie’s à Paris le 10 septembre 2018, lot 71 provenant de la collection Juan de Bestegui également destinée au Baron de Breteuil ainsi que le fauteuil en suite (vente Christie’s, Londres, 21 septembre 2022, lot 29) qui présentaient également cette particularité.

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