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En bois mouluré et sculpté, laque de Chine, laque européenne et ornementation de bronze ciselé et doré, le plateau de marbre brèche d'Alep, ouvrant à trois tiroirs sur deux rangs sans traverse, à décor de cavaliers, montagnes et paysages sinistants, les montants galbés appliqués d'enroulements de feuillages et de concrétions rocaille, les pieds en sabot, portant une estampille apocryphe 'DUBOIS' sur le montant arrière gauche, estampillée 'RESTAURE/par/P.SPOHN' sur le montant arrière droit
H. 88 cm. (3412 in.) ; L. 127 cm. (50 in.) ; P. 65 cm. (2512 in.)
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A LOUIS XV ORMOLU-MOUNTED CHINESE AND EUROPEAN LACQUER COMMODE, MID-18TH CENTURY
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Lot Essay

Cette commode incarne la fascination des européens au XVIIIe siècle pour l’Orient, et en particulier pour l’art de la laque. Grâce à sa puissante Compagnie de Chine fondée en 1660 par le cardinal Mazarin, la France dispose d’un accès privilégié aux importations de panneaux de laque. Rare, onéreuse et difficile à travailler, la laque devient un véritable monopole des marchands-merciers parisiens, tels que Thomas-Joachim Hébert, qui en fournissait notamment aux ébénistes. Les objets en laque importés d’Asie sont montés, remontés ou transformés à la mode de Paris, tels que les panneaux de la façade de cette commode, probablement issus d’un ancien cabinet en laque de Chine. Le décor de cette laque chinoise suit ici une grande variété de techniques décoratives : hiramakie (aplats de poudre métallique saupoudrée), keuchi (fines lignes d’or en faible relief détaillant les éléments floraux et architecturaux) et kakiwari (lignes noires sur un fond d’or laissant transparaître le substrat dessous).

Dès le début du XVIIIe siècle, des artisans étudient méticuleusement la composition des laques japonaises et chinoises et tentent d’en reproduire l’apparence, mais également le procédé de fabrication. En 1728, les frères Martin inventent un vernis moins coûteux imitant la laque asiatique, sous le nom de « vernis blanc au copal », composé de copal fondu, d’huile de lin et de térébenthine de Venise, qui prendra ensuite le nom de vernis Martin. Apparaissent parallèlement d’autres vernis comparables, appelés communément vernis européens, figurant notamment sur les côtés latéraux de cette commode. Tel qu’il était d’usage, ces panneaux latéraux sont probablement recouverts de substrat d’aulne ou de peuplier, puis d’une terre argileuse riche en fer jaune liée par un vernis de résine de pin et d’huile, elle-même recouverte de cinq couches de vernis en partie pigmentés de charbon d’os. Ces couches de terre jaune ressemblent beaucoup aux laques japonaises, par opposition au gesso blanc traditionnellement appliqué sur le mobilier européen. Les décors finaux ont été créés à partir de carbonate de calcium sur lequel ont été ici appliqués du vermillon, et, à la manière de la laque chinoise, différentes poudres métalliques.

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The Collector: Paris
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