Destinées à contenir du vin, ces aiguières présentent un décor évoquant le dieu Baccchus. Les feuilles de vignes, les grappes de raisins et le masque présent sur la base des anses ainsi que les différents instruments de musique qui ornent la panse de ces aiguières peuvent être rattachés aux cortèges bacchiques et évoquent les festivals célébrant les vendanges.

Leur forme élancée rappelle le travail du bronzier Claude Galle (1759-1815). Apprenti auprès de Pierre Foy durant la fin du règne de Louis XVI, Claude Galle devient maître en 1786. Il répond à de nombreuses commandes pour le Garde-Meuble de la Couronne et est célèbre pour ses collaborations avec Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). Sa production s’épanouit durant l’Empire, période au cours de laquelle il fournit de nombreux bronzes pour le château de Fontainebleau, le palais de Compiègne, le Petit et le Grand Trianon et le palais des Tuileries, mais travaille également pour d’autres cours européennes.

Les aiguières en bronze qu’il a produites présentent souvent des masques similaires à la base des poignées et sur la partie inférieure du bec. Certaines sont notamment conservées dans les collections du palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg et du Württembergisches Landesmuseum à Stuttgart.

Deux paires d’aiguières comparables attribuées à Claude Galle ont été vendues chez Christie’s, l'une à Londres le 14 et 15 décembre 2005, lot 368, et l'autre à New York du 22 mars au 5 avril 2022, lot 234.
Une paire d'aiguières similaire a été vendue chez Christie's à Londres du 27 janvier au 10 février 2022, lot 195.