Véritable chefs-d’œuvre du style Transition, ces sièges illustrent un moment fascinant dans l’histoire de la menuiserie en siège au XVIIIème siècle. Le style rocaille est maintenant symétrisé, les lignes et les moulures sont sages et redeviennent régulières à l’image des consoles d’accotoirs des fauteuils et des bergères qui tendent à se raidir et à revenir à l’aplomb des pieds antérieurs. Les paquets d’ornements viennent ponctuer l’ensemble des sièges de manière réfléchie, attirant le regard sur les points stratégiques de la structure. Les dossiers s’habillent de fines frises d’entrelacs qui viennent rejoindre des feuilles d’acanthe beaucoup plus profondes, soulignant ainsi le galbe des épaulements. De manière très luxueuse, même les parties les moins visibles semblent avoir été pensées. La partie basse des dossiers bien qu’habituellement peu travaillée, reçoit un traitement privilégié avec l’apparition d’un délicat quartefeuille. Enfin la partie supérieure des pieds se garnit de larges feuilles d’acanthe qui viennent s’insérer dans des dés de raccordement encore arrondis épousant parfaitement le galbe de la ceinture.
Plusieurs menuisiers de renom ont rapidement adopté ce tout nouveau style, tels que Nicolas-Quinibert Foliot, Nicolas Heurtaut, Jean-Baptiste Tilliard ou encore Jean-Baptiste Gourdin qui estampillera cette suite. Fils de Jean Gourdin, Jean-Baptiste s’installe à l’enseigne du Nom de Jésus, rue de Cléry, à proximité de l’atelier paternel. Parmi ses clients notables figure le prince de Soubise. Sa production, tant Louis XV que Louis XVI, reflète non seulement son attention portée aux proportions mais également celle portée à l’élégance des lignes, qualités lui venant de son père. Il a recours avec parcimonie au décor sculpté, ce qui rend rare cette suite de sièges. Il réalisa des fauteuils assez proches de notre présente suite dont notamment un fauteuil ayant trouvé ce juste équilibre entre les formes Louis XV et les ornements Louis XVI, illustré dans B. Pallot, L’art du siège au XVIIIe siècle, Courbevois, 1987, p. 186 et conservé au musée des Arts décoratifs de Paris (inv. 7269). Une suite de six fauteuils également proches sera livrée au prince de Condé pour son palais du Temple avant d'entrer dans les collections du duc d'Orléans au château d'Eu. Celle-ci est estampillée de Michel Gourdin (reçu maître en 1752), qui réalisait parfois les mêmes modèles que son frère Jean-Baptiste - certaines séries de sièges identiques sont indifféremment signées de l'un ou de l'autre nous dit Pierre Kjellberg dans Le Mobilier Français du XVIIIème siècle, Paris, 1989, p. 370. Elle est conservée à La Wallace Collection à Londres et illustrée dans P. Hughes, The Wallace collection, catalogue of furniture, Londres, 1996, pp. 150-155.
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The website illustrations are accurate. Good overall condition. There are the inevitable minor dents, marks, scratches and shrinkage cracks consistent with age and use. As stated in the catalogue the finial of the feet of the both chairs have been restored. There are some minor losses to the grey painting revealing the white-gesso and the bare-wood underneath especially to the both back-rests. With some minor losses to the carving especially to the exposed areas. There are some traces of old consolidation wood pieces under the seat-rail which are now removed (traces of glue still visible). Upholstery : with some minor water stains especially to one seat. Structurally secure. Otherwise a very elegant model.
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ESTAMPILLE DE JEAN-BAPTISTE GOURDIN, VERS 1770PAIRE DE CHAISES A LA REINE D'EPOQUE TRANSITION估價: EUR 1,200 - 1,800