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De style anglais, de forme tronconique, le corps uni gravé dans sa partie supérieure d’une petite guirlande de feuilles, le bec droit et tronconique, l’anse en bois noirci, gravée au centre d’une armoirie double sous un nœud de ruban et sous la base de l'inscription : « FOR SOPHIA ELISABETH GREGORIE FROM HER GODMOTHER E. GREGORIE », le couvercle ciselé de feuilles rayonnantes avec prise en bouton en bois tourné et argent, poinçons sous le fond, dans le couvercle et sur le corps: maître-orfèvre, jurande (lettre P) et reconnaissance; sur le bec et les attaches de l'anse: maître-orfèvre
H.: 13,8 cm. (514 in.)
Poids brut : 685 gr. (22 oz.)

L'orfèvrerie dunkerquoise doit beaucoup à Guy Messiant qui fût tout au long de sa vie, un chercheur rigoureux, un œil affirmé et un merveilleux transmetteur de savoir. Dès les années 1970 il se penche sur les archives de la communauté des orfèvres de Dunkerque, reconstituant peu à peu l’état civil de ces derniers, leur date de réception, de mariage et d’inhumation. Mais ce sont les objets qui lui permettent de faire des recoupements avec les archives et d’établir les alphabets en usage de la fin du XVIIème à la Révolution. Ce travail de recherches lui permet de publier avec Christian Pfister, l’ouvrage de référence qui accompagnait l’exposition intitulée « Orfèvrerie en Flandres » portant sur l'orfèvrerie de Bergues et Dunkerque aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles.
Collectionneur de poinçons, c’est un véritable autodidacte qui aime échanger avec tous les chercheurs de la région mais aussi à partager ses découvertes pour alimenter leur recherches.
Il contribua ainsi énormément à faire connaître et valoriser l’orfèvrerie de sa région. Membre actif de la Société des Amis du Musée des Beaux-Arts et de la société savante de sa ville, c’est tout naturellement qu’une partie des plus importantes pièces rassemblées tout au long de sa vie prennent désormais place dans les vitrines du musée de Dunkerque qui lui doit une part fondamentale de sa collection d’orfèvrerie.
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A LOUIS XV PROVINCIAL SILVER TEAPOT, MARK OF LA VEUVE ANGILLES, DUNKERQUE, 1774-1775
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Lot Essay


Cette théière unique dans la production de Dunkerque est l'œuvre d'une des plus importantes orfèvres de Dunkerque à cette époque: la veuve Angilles.

LA VEUVE ANGILLES
Née Thérèse Josèphe Lemaire en 1712, elle épouse Guillaume Angilles en 1731. Après le décès de son mari en 1744 elle reprend l'atelier et travaille étroitement avec la riche communauté anglaise marchande installée à Dunkerque. Ainsi en mai 1794 les jurés-gardes saisissent dans son atelier, en plus d'objets non poinçonnés, des objets portant des poinçons anglais qu'elle devait peut-être fondre pour les refaçonner ou les utiliser comme modèle (AMDE, Registre des Visites (25 avril 1754/27 avril 1792).

UNE FORME ET UNE METHODE DE FABRICATION ANGLAISE
La forme de cette théière qui contraste avec celles réalisées dans le nord de la France rappelle les cafetières de style Queen Anne fabriquées au début du XVIIIe siècle tout en s'apparentant au style néoclassique anglais de Robert Adam.
La fabrication est aussi assez traditionnellement anglaise, composée de trois parties soudées et assemblées, alors que selon la méthode traditionnelle française une théière est habituellement faite à partir d’une plaque de métal montée au marteau. Cet élément laisse donc imaginer que l'orfèvre a eu un modèle anglais sous les yeux et que la copie fut tant d’ordre stylistique que technique.

UN COMMANDITAIRE ANGLAIS: ELISABETH GREGORIE
L'inscription gravée sur le fond confirme cette influence anglaise. En effet la théière a été commandée par Élisabeth Gregorie pour sa filleule Sophia Élisabeth Gregorie. Elisabeth Gregorie née Gibson et originaire d'Edimbourg est l'épouse de David Gregorie qui s'installe à Dunkerque comme négociant probablement en tabac ou en grosseries. Personnage important dans la communauté locale, il occupe différents rôles à la chambre de commerce et à l'administration de la ville.
Dunkerque accueille à cette époque une importante communauté étrangère puisqu'en 1777 les registres d’archives indiquent que 94 familles d’origines anglaises, écossaises et irlandaises vivent à Dunkerque, représentant 391 personnes, soit environ 2% de la population de la ville. Les anglais importent avec eux aussi leurs habitudes, traditions et goûts.

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The Collector: Paris
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