Honoré Daumier. Poème autographe signé. [Paris : 1865]

BAUDELAIRE, Charles (1821-1867).
Honoré Daumier. Poème autographe signé. [Paris : 1865]

Une page (185 x 120 mm), à l'encre brune sur papier. Deux corrections manuscrites aux vers 11 et 12 sont de la main de Champfleury.

Poème paru sous le titre Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier d'abord dans l'Histoire de la caricature moderne publié sous la direction de Champfleury en octobre 1865, suite au succès du premier opus Histoire de la caricature antique. Le poème sera repris dans Les Épaves.
Le manuscrit fut envoyé à Champfleury le 25 mai 1865, avec une lettre précisant : "j'ai voulu dire que le génie satirique de Daumier n'avait rien de commun avec le génie satanique ; c'est bon à dire, dans un temps où les portraits de certains personnages, par exemple Jésus-Christ, sont altérés par des sots qui y sont complètement intéressés".
Le lendemain de l'envoi des vers, Baudelaire adresse un second courrier à son ami pour modifier les onzième et douzième vers. Champfleury reporte lui-même les corrections sur le manuscrit.

Si Baudelaire fut subtilement amer de la présentation que fit Champfleury de lui et de ses vers dans la "Caricature moderne", le choix du poète s'avérait évident tant ce dernier admirait l'artiste caricaturiste. Dans son texte Quelques caricaturistes français, paru en articles puis dans Curiosités esthétiques en 1868, Baudelaire écrit : "je veux parler maintenant de l'un des hommes les plus importants, je ne dirai pas seulement de la caricature, mais encore de l'art moderne, d'un homme qui, tous les matins, divertit la population parisienne, qui, chaque jours satisfait aux besoins de la gaieté publique et lui donne sa pâture. Le bourgeois, l'homme d'affaire, le gamin, la femme, rient et passent souvent, les ingrats ! sans regarder le nom. Jusqu'à présent les artistes seuls ont compris tout ce qu'il y a de sérieux là-dedans, et que c'est vraiment matière à une étude. On devine qu'il s'agit de Daumier".
Charles Baudelaire. Oeuvres complètes. Gallimard, coll. La Pléiade : Tome I, pp. 166 et 1147-1149 ; Tome II, pp. 549-550 et 1353-1355 - Correspondance. Gallimard, coll. La Pléiade : Tome II, pp. 502 et 916-917.

Charles Baudelaire autograph poem signed, sent to his friend Champfleury in May 1865, and published in Histoire de la caricature moderne and then in Les Epaves. It's the epigraph to artist and caricaturist Honoré Daumier whom Baudelaire admired deeply.

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