BILLON, François de (1522-1566)
Le fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin. Paris : Jean d’Allyer, 1555
BILLON, François de (1522-1566). Le fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin. Paris : Jean d’Allyer, 1555.

Rare édition originale de cet ouvrage du XVIe siècle à la louange des femmes. « Ce traité est une compilation d’anecdotes sur toutes les femmes remarquables de l’Antiquité classique, modernes italiennes et lyonnaise » (L. Saulnier).
Composé durant un séjour à Rome en 1547, où François de Billon avait suivi le cardinal Jean du Bellay, cet ouvrage est l’un des premiers jalons de la « Querelle des Femmes » de l’histoire littéraire. L’auteur y défend le beau sexe souvent brocardé par les écrivains de l’Antiquité et de son temps, dans le contexte d’une Cour de France alors imprégnée par l’idéal italien de résistance aux unions non consenties. Il faut remonter au Roman de la Rose, sévère sur le sujet, et aux Quinze Joies du Mariage, qui s’en moque dans une veine gauloise, pour saisir avec quelle ardeur des humanistes comme Dolet, Héroet (La Parfaite Amye, 1542) ou Taillemont se sont engagés pour l’émancipation des femmes. Le Livre de la Cité des Dames de Christine de Pizan, figure de proue du mouvement pré-féministe, a sans doute inspiré à Billon le recours à l’allégorie du fort pour qualifier les vertus inébranlables des femmes ('Force et Magnanimité', 'Chasteté et Honnêteté', 'Clémence et Libéralité', 'Dévotion et Piété').

In-4 (226 x 160 mm) illustré de gravures sur bois dans le style de Jean Cousin. "L'illustration, qui parait avoir été exécutée en Italie ou l'auteur était secrétaire d'Ottavio Farnese, duc de Parme, contient son portrait dans un médaillon encadré de plumes à écrire et de canifs de graveur [reproduit sur la page de titre et répété en p. 118], 2 grands bois allégoriques [répétés respectivement 6 et 3 fois] et un encadrement de page orné de trophées et de canons" sur la page en regard de chaque bois. (Brun, p.134) Nombreuses lettrines et petites figures en marge, ces dernières représentant un canon surmonté du mot "canonade" et indiquant un point important du discours. Signature à l’encre non identifiée au f. e^ij r., petites annotations manuscrites en marge et en coin inférieur droit du f. R⁴ r.
Reliure XIXe siècle en demi maroquin brun, dos à nerfs ornés, doublure et garde de papier marbré, tranches rouges. Exemplaire réglé.

Rare first edition of this 16^th century panegyric in favour of women.

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