MISSEL À L'USAGE DE NOTRE-DAME DE PARIS Manuscrit enluminé sur vélin, en latin [Paris, fin XIVe ou début XVe siècle].Somptueux missel enluminé parisien, réalisé pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. 340 x 235 mm. i (papier) + i + 398 + i (papier) feuillets, complet : 16 , 2-188 , 194 , 2010 , 21-318 , 3210 , 33-348 , 3510 , 36-478 , 484 , 498 , 5010 , foliotation en rouge en chiffres romains 1-392, réclames, texte principal sur deux colonnes de 27 lignes rédigé en textura à l'encre brune, justifié 218 x 152 mm, calendrier en une seule colonne de 33 lignes à l'encre brune et rouge, avec des monogrammes KL ornés sur deux lignes, justifiée 220 x 161 mm, le canon de la messe sur deux colonnes de 17 lignes rubriqué en rouge, plusieurs initiales enluminées avec le décor alternant en rouge et bleu et prolongements de rinceaux à feuillettes dorées, 19 grandes initiales avec bordures à pleine page (quelques taches et traces d'usage). Reliure du début du XIXe siècle en basane brune, dos muet à nerfs (usures, légèrement frotté). Provenance : (1) Tout indique que le manuscrit fut utilisé par un prêtre de Notre-Dame de Paris. Le Calendrier (très proche de celui du missel parisien ayant servi à l’église de Saint-Louis-de-Poissy, Paris, Bibliothèque de l'Arsenal, Ms-608) contient les fêtes des saints parisiens Geneviève, Germain, Marcel (avec sa translation le 26 juillet), et Denis, mais aussi celle de la susception de la Sainte Croix « in ecclesia Parisiensi » le 4 août, de la saint couronne le 11 août (Sainte-Chapelle), de Gendulphe le 13 novembre (sa tête était conservée à Notre-Dame), et enfin de la susception des reliques le 4 décembre (Notre-Dame). Les rubriques du texte principal mentionnent la participation d’un évêque (« [...] episcopo in medio chori […] » au f.37 ; « Deinde surgit episcopus […] Tunc episcopus facit benedictione […]”, au f.39), ce qui suggère que le livre fut produit pour une cathédrale, et non pour une église ou une abbaye. Une longue rubrique pour le dimanche des Rameaux décrit la procession de Notre-Dame à l'église Sainte-Geneviève (aujourd'hui le site du Panthéon ; le but de quitter la cathédrale et de sortir des murs de la ville était de représenter symboliquement l'entrée du Christ à Jérusalem par l'entrée du cortège dans Paris) : « Dominica in ramis palmarum congregatis processionibus in ecclesia beate Marie […] exitur de ecclesia nichil cantando. Et sic eundum est usque ad ecclesiam sancte Genovefe de monte. In cuius introitu […] » (f.97). D’autres rubriques mentionnent l’usage de Paris et de Notre-Dame, par exemple : « More ecclesie Parisiensis pax datur […] » ; « Post prandium convenerunt canonici in maiori ecclesia beate Marie et lavantur altaria per unum sacerdotem et duos diaconos […] » (f.120); « [...] sicut in die pasche more Parisiensis ecclesie in missa et in horis […] » [f.161] Les litanies au f.135 contiennent les mêmes saints que l’on trouve dans le missel de l’Arsenal, c’est-à-dire Lucanus (martyre à Lagny, près de Paris, avec ses reliques à Notre-Dame) ; Justinus martyre (ses reliques furent emportés à Paris ) ; Gendulphe (voir en haut) ; Germain et Geneviève. La cathédrale de Notre-Dame avait des chapelles dédiées à Saint JeanBaptiste et Saint Jean l’Évangéliste (voir M.S. Doquang, ‘The Lateral Chapels of Notre-Dame in Context’, Gesta , 50, no. 2 (2011), pp. 137–161) : dans notre manuscrit on trouve : « Tunc vadit processio ad sanctum Iohannem ». La fête de Saint Jean Baptiste dans le Sanctoral (f.288) est marquée par une grande initiale dans une bordure à pleine page. (2) Jean Nicolas, très probablement le même Jean Nicolas qui commença sa deuxième année d’études auprès de la Faculté de décret de l’Université de Paris en 1485 (voir M. Fournier, La Faculté de décret de l'Université de Paris au XVe siècle , vol. III (Paris, 1913), p. 116) : inscription à la page de garde « Missale hoc est Johannis Nicolas, antea juris studiosi nunc autem per graciam et misericordiam dei et domini nostri Jesu christi, theologiæ rerumque sacrarum et divinarum. Qui itaque futuris(?) post illum huius volumina sacri dominici Immortali de […] invisibili seculorum regi gloriam […] canti(?) ac nomine […] orationem dominicam angelicam salutatem pro […] J Nicolas ». Plusieurs annotations marginales sont dans sa main. Sous sa signature se trouvent quelques lignes de sentiments de piété : « quam bonus et quam misericors es domine / magum nomen tuum in seculum seculi ». (3) Ernesto Wolf (1918-2003) et Liuba Wolf (1923-2005): leur vente à Paris, Artcurial, 1 décembre 2014, lot 103. Texte : Calendrier [ff.1-6v]; Temporal ff.1-249, avec l’ordinaire de la messe, les rites de la messe et les préfaces (f.141), le Gloria (142v), le Credo (f.143), et le canon de la messe (ff.145-150v) ; Sanctoral ff.250-346, de Saint Louis jusqu’à Saint Saturnin, avec « De susceptione reliquiarum […] sanctorum tuorum quorum reliquias hodierna die in presenti suscepimus ecclesia […] » (les reliques de Notre-Dame) (f. 252v), « Sancte Genovefe virginis » (f.261), « Sancti Germani Parisiensis episcopi » (f.282v), « In translatione sancti Marcelli episcopii » (f.300), « In susceptione sancte corone domini » (f.308), « In translatione S. Genovefe » (f.339r), « S. Genovefe de miraculo » (f.345v); Commun, suivi par les messes pour la Trinité (f.371), la Croix (f.371v), le Saint Esprit (f.372), la Vierge (f.372v), le Roi (f.374v), les amis, la paix, les prélats, etc., et la bénédiction nuptiale avec l’adresse au couple en français (f.388), les bénédictions du sel et de l’eau, pour les pèlerins, etc. Les 19 grandes initiales avec bordures à pleine page sont aux ff.1, 16, 20, 98v, 141, 145, 151, 174, 181v, 192, 193, 250, 270, 288, 310v, 322v, 330v, 340v et 346.