MONTESQUIOU-FÉZENSAC, Anne-Pierre de (1739-1798)
Lettre autographe signée, datée "Paris, 3 nivôse an 4" [24 décembre 1795]

2 pp. sur 1 feuillet in-12 (165 x 109 mm). Encre brune sur papier vergé. (petite déchirure en étoile avec manque de papier en partie inférieure du feuillet)

Le comte de Montesquiou, aïeul de Robert de Montesquiou le modèle de des Esseintes du A Rebours d'Huysmans et proche de Marcel Proust, confirme son républicanisme, au lendemain de son retour en France : "Dieu veuille que la majorité de vos collègues pense aussi bien que vous et qu'elle prenne une bonne fois le vrai moyen d'abattre le Royalisme, celui de faire aimer la République"

Issu de la noblesse gasconne, Montesquiou mène une grande carrière militaire. Homme de lettres et physiocrate convaincu, il entre à l'Académie française en 1784. En 1789, il fait partie des députés de la noblesse qui se rallient au Tiers état aux états généraux. Général commandant de l'armée du Midi puis général en chef de l'armée des Alpes, il est accusé d'avoir négocié avec les autorités suisses et doit s'exiler dans le canton de Zurich jusqu'à la chute de Robespierre. Quelques mois après son retour en France, Montesquiou s'adresse à un "cher et ancien collègue" et le félicite pour l'ouvrage qu'il vient de lui envoyer. Il ironise ensuite sur son cousin, l'abbé François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac (1755-1832), député du clergé aux états généraux et fervent partisan de l'Ancien Régime : "Mon cousin l'abbé n'est point mort, mais il l'est pour son pays d'où la persécution l'a chassé comme tant d'autres. Quelque part où il soit, s'il lit son épitaphe, il en sera fort content. C'est un plaisir que l'on n'a guère."

Among the rare noble men to embrace the republican ideas, Montesquiou claims his convictions in this fascinating letter to a former colleague. He wittily criticizes his cousin, abbot François-Xavier-Marc-Antoine de Montesquiou-Fézensac, for standing with the old order.