L’inclusion de donateurs dans une composition peinte, le plus souvent au sein des volets latéraux d’un retable, est une pratique artistique illustrant l’interaction entre l’art, la foi et le statut social dans la société flamande du XVIe siècle.
La paire de volets ci-présente est tout à fait typique de cette tradition. Les donateurs, représentés en prière, sont accompagnés de leur saint patron : sainte Marguerite pour elle, avec une croix et un dragon comme attributs, et saint Jean Baptiste, portant l’Agneau de Dieu. Cette première strate d’identification des donateurs, plus symbolique, est doublée d’un souci de représentation réaliste : ceux-ci sont représentés avec un important souci accordé au détail – nous pensons entre autres à l’épingle maintenant la coiffe de Marguerite, ainsi qu'à sa ceinture – et à leur individualité.
Soulignant ainsi leur lien avec le divin, les donateurs espèrent non seulement une reconnaissance dans l'au-delà, mais aussi une affirmation de leur statut dans le monde terrestre. Les hauszeichen (ou signes de maison) représentés dans les drapés verts des deux volets permettent d’afficher le statut social du couple et d’illustrer l’héritage et l’identité de leur famille au sein de la société.