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or, émail et cristal de roche, de forme rectangulaire, formé de deux plaques de cristal de roche encadrées d’or et d'émail blanc sur un bon d’oves, les bords décorés de fleurs d’émail rouge et vert encadrées par des volutes affrontées d’émail blanc, les angles ornés d’une perle d’or émaillée de rouge, trois pendants d’or partiellement émaillés fixés sur le fond et agrémentés de quatre perles baroque, l’anneau de suspension et la bélière partiellement émaillés de rouge, à l’intérieur deux fines plaques de buis sculpté représentant d’un coté une Crucifixion et de l’autre une Piéta
H. 5,5 cm. (218 in.) ; L. 2,2 cm. (1 in.)
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A SPANISH OR SPANISH COLONIAL RENAISSANCE JEWELLED ENAMELLED GOLD AND BOXWOOD, PENDANT, CIRCA 1580-1620
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Notre pendentif peut être rattaché à un ensemble de pendentifs de dévotion en cristal de roche en forme de lanterne contenant de minuscules sculptures religieuses en bois, répertoriés dans plusieurs importantes collections publiques (musée du Louvre, British Museum, Art Institute de Chicago, Metropolitan Museum of Art de New-York…) comme privées. L’origine précise de ces objets a fait l’objet de questionnements puisqu’à la fin du XIXe siècle, on les pensait fabriqués en Europe du Nord. Les quatre exemplaires conservés au musée du Louvre (inv. OA 598, OA 2316, OA 5607 et OA 6180) sont ainsi donnés à l’époque à un atelier allemand de la fin du XVIe siècle. Cette attribution traditionnelle est en partie remise en question dans les années 1960 : sans renoncer complètement à l’origine flamande, en lien avec la tradition des chapelets en bois sculptées caractéristiques de la région, certains chercheurs comme Charles Oman émettent l'hypothèse d’une production espagnole. Le travail de l’or, de l’émail et du cristal de roche des bijoux étudiés est ainsi à rapprocher de plusieurs pièces dont la provenance espagnole est confirmée. Le pendentif cœur IHS du Trésor de la cathédrale de la Vierge du Pilier de Saragosse (maintenant au Victoria and Albert Museum, inv. 346-1870) est un exemple parfaitement conservé et bien documenté qui tend à prouver le haut niveau atteint par les orfèvres espagnols à cette période.
Les recherches plus récentes sur les productions dites « coloniales » sud-américaines ont pourtant soulevées une nouvelle attribution. Pour plusieurs exemplaires, notamment un pendentif en or et émail avec une Crucifixion et un Ecce Homo et un autre avec un Portement de croix, tous deux conservés au British Museum (inv. WB.183 et AF.2864), les minuscules sculptures sur bois demeurent d’une qualité relativement modeste. Il a été suggéré que ces bijoux pourraient être l'œuvre d’artisans mexicains, travaillant sous la supervision des pères missionnaires espagnols. Les franciscains, premiers religieux arrivés en Nouvelle Espagne, fondèrent à côté de leurs couvents les premiers établissements d’enseignement, qui comprenaient des ateliers pour former des artistes. Ces écoles dont la plus célèbre fut San José de los Naturales, fondée à Mexico par Peter van der Moer (« Pierre de Gand »), enseignaient aux autochtones, outre les langues européennes, la musique et les arts visuels.
Cette origine coloniale est corroborée par une pièce de référence, un calice mexicain en vermeil, marqué du poinçon de Mexico en usage à la fin du XVIe siècle, et serti d'un tempietto en cristal de roche renfermant de minuscules sculptures sur bois des apôtres sur un fond de mosaïque de plumes, conservé au Los Angeles County Museum of Art (inv. 48.24.20). Nous retrouvons sur cet objet des scènes en bois sculptées très similaires à celles présentes dans notre pendentif. Les plumes de colibris dans le fond des compositions sur un certain nombre des exemplaires conservés renforce encore cette attribution.
Notre pendentif s’inscrit dans cette production quasi sérielle de petits objets de dévotion, associant savoir-faire européen et techniques mexicaines. Comme les retables en plume de colibris produits à la même période et dans les mêmes ateliers (musée national de la Renaissance – Château d’Ecouen, Triptyque de la Crucifixion, inv. E.Cl. 10852), ces objets étaient certainement destinés à être exportés vers l’Europe, tant comme objets de curiosité que comme symboles de la réussite de la conversion pacifique des populations locales prônée par les missionnaires franciscains.

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