Name: ATTRIBUÉ À LOUYSE MOILLON (1610-1696)
Brand: Coupe de raisins et pêches
Price: 40000.00 EUR
Availability: SoldOut

ATTRIBUÉ À LOUYSE MOILLON (1610-1696)
Coupe de raisins et pêches
huile sur panneau
50,5 x 66 cm (19⁷⁄₈ x 26 in.)

Vente anonyme, Stockholm, novembre 1960 (comme 'attribué à Isaac Soreau') (selon D. Alsina, 2009, op. cit. infra).
Chez François Heim, Paris, 1960-1961 (selon D. Alsina, 2009, op. cit. infra).
Robert Denon, Paris, 1974-1979 (selon D. Alsina, 2009, op. cit. infra).
Collection particulière, France (selon D. Alsina, 2009, op. cit. infra).
Collection particulière de la région parisienne.

M. Faré, Le grand siècle de la nature morte en France. Le XVIIe siècle, Fribourg-Paris, 1974, reproduit en noir et blanc p. 59 (comme 'Louise Moillon').
C. Wright, The French Painters of the Seventeenth Century, Londres, 1985, p. 233 (comme 'Louise Moillon').
D. Alsina, Louyse Moillon (Paris, vers 1610-1696). La nature morte au Grand Siècle. Catalogue raisonné, Dijon, 2009, p. 69, p. 179, n°49 (comme 'Louyse Moillon') et p. 326, reproduit en couleurs p. 179, fig. L.
L. Stevenson, Louise Moillon, Londres, 2024, p. 77 (comme 'less reliably by Moillon') et p. 101, sous la note 23.

ATTRIBUTED TO LOUYSE MOILLON (1610-1696), A BOWL OF GRAPES AND PEACHES, OIL ON PANEL

Dated to circa 1641 by Dominique Alsina in her monograph on the artist, this still life with grapes and peaches would come from the final period of the artist's youth (D. Alsina, 2009, op. cit. supra).

With a dual artistic lineage, Louyse Moillon (1610-1696) was destined to become a painter. Nicolas Moillon (1555-1619), her father, was a painter at the Académie Saint-Luc and spent much time in the Saint-Germain-des-Près district of Paris, which was home to a community of protestant and northern painters. In addition to this, her step-father, François Garnier (1600-1672), her mother's second husband, specialised in a genre that was still in its infancy at the dawn of the 17th century: still life.

Louyse Moillon's early still lifes are marked by the protestant calm of her surroundings, and the spirituality of the fruit she painted had a long-term influence on the vanitas paintings that were to come later. Her first work, signed and dated 1629, exemplifies the precocity of her talents: it was painted when the artist was just nineteen years old (Sotheby's, Paris, 27 June 2013, lot 40).

The works of the 1640s show developing influences, drawing more from Caravaggio (1571-1610) than from the northern artists. To quote Sterling, we can take the vine leaf ‘(...) with its precise outline and robust veins’, as a marker of this change of direction in her art. (C. Sterling, La nature morte de l'Antiquité au XXe siècle, Paris, 1985, p. 75). It is skillfully exploited in a work in the Museo Thyssen-Bornemisza dated 1637 (inv. no. CTB.1956.12). Our painting, which delicately introduces a certain nervous energy in the handling of the paint, whilst maintaining an the aspect of silence, appears to be on the borderline between these two moments of still life in France, marking the shift from calm to a more grandiose approach to composition.

Although the work was published from 1974 to 2009 as an autograph by Louyse Moillon, Dominique Alsina now suggests an ‘attribution’ to the painter, as does historian Lesley Stevenson in her latest book on the artist (L. Stevenson, 2024, op. cit. supra).

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Lot Essay

Datée vers 1641 par Dominique Alsina dans son ouvrage monographique consacré à la peintre, cette nature morte aux raisins et pêches serait alors à situer parmi les dernières œuvres de jeunesse de l’artiste (D. Alsina, 2009, op. cit. supra).

Louyse Moillon (1610-1696) était comme destinée à la peinture par sa double paternité artistique. Nicolas Moillon (1555-1619), son père, était un peintre de l’académie Saint-Luc et fréquentait le quartier de Saint-Germain-des-Près à Paris, constitué d’une communauté de peintres protestants ou nordiques. Quant à son beau-père, second mari de la mère de l’artiste, François Garnier (1600-1672), il se spécialisa dans ce genre encore naissant en cette aube du XVIIe siècle : la nature morte.

Les premières natures mortes de Louyse Moillon sont d’ailleurs marquées par une quiétude toute protestante influencée par ce milieu qu’elle côtoyait. Donnant aux fruits, aux raisins une spiritualité intense, elle inspira longuement les vanités à venir. Sa première œuvre signée et datée marquait la précocité de son talent, 1629, quand l’artiste n’était âgée que de dix-neuf ans (Sotheby’s, Paris, 27 juin 2013, lot 40).

Les œuvres des années 1640 seront distinguées par de nouvelles influences tirant leur inspiration davantage du côté du Caravage (1571-1610), que des artistes nordiques. La feuille de vigne '(...) avouant son contour précis et ses robustes nervures' pour citer Sterling (1901-1991), témoigne de ce changement de direction dans son art (C. Sterling, La nature morte de l'Antiquité au XXe siècle, Paris, 1985, p. 75). On la retrouve en majesté et savamment exploitée dans une œuvre du musée Thyssen-Bornemisza datée 1637 (no. inv. CTB.1956.12).
Notre peinture introduisant délicatement une certaine nervosité d’écriture tout en conservant un aspect de vie silencieuse semble bien à la frontière de ces deux moments de la nature morte en France, ce basculement du calme vers un aspect plus grandiose de la composition.

Si l’œuvre fut publiée de 1974 à 2009 comme une œuvre autographe de Louyse Moillon, Dominique Alsina suggère désormais une 'attribution' à la peintre, tout comme l’historienne Lesley Stevenson dans le dernier ouvrage paru sur l’artiste (L. Stevenson, 2024, op. cit. supra).