Details
HUBERT ROBERT (PARIS 1733-1808)
Farandole autour de monuments égyptiens
huile sur toile
114,5 x 82,4 cm (45 x 32716 in.)
Provenance
M. Devaux, comte Lafond, France (selon une inscription sur une étiquette au revers du châssis).
Vente anonyme, Drouot Richelieu, Paris, 30 juin 2016, (Me Delvaux), lot 70.
Chez William Thuillier, Londres ;
Acquis auprès de celui-ci par l'actuel propriétaire, en juin 2009.
Musée d'Art Classique de Mougins (MACM), Alpes-Maritimes.
Literature
D. Alberge, 'Rubens and Neo-Classical Art', in M. Merrony (dir.), Mougins Museum of Classical Art, France, 2011, p. 301, reproduit en couleurs p. 301, fig. 12.
Exhibited
Mougins, Musée d'Art Classique de Mougins, 2011-2023 (no. inv. MMoCA73MA).
Lens, Musée du Louvre-Lens, Champollion. La voie des hiéroglyples, 28 septembre 2022-16 janvier 2023, n°39.
FURTHER DETAILS
HUBERT ROBERT (1733-1808), THE FARANDOLE AMIDST EGYPTIAN MONUMENTS, OIL ON CANVAS

Hubert Robert's (1733-1808) classical education at the prestigious Jesuit-run Collège de Navarre made him an able Latinist and inspired his youthful fascination with the ancient world. However, it was his journey to Rome in 1754 in the entourage of the newly-appointed French Ambassador to the Holy See – the Comte de Stainville, later Duc de Choiseul (1719-1785) – that introduced him first-hand to those decaying monuments of the past that would become his lifelong artistic preoccupation and win him the sobriquet Robert des Ruines. He remained in Rome for eleven years, and through his unofficial attachment to the French Academy met important collectors and artists, including Fragonard (1732-1806); the great Italian engraver, Piranesi (1720-1778); and the painter of ruins, Panini (1691-1765), who profoundly influenced his work. He was introduced to Jean-Claude Richard (1727-1791), Abbé de Saint-Non, an antiquarian who in 1760 commissioned him and Fragonard to make drawn copies of the Greek, Roman and Egyptian antiquities that Saint-Non later reproduced in his deluxe guidebooks of Italian cities and their works of art.

Although Robert, like virtually all Europeans, had never been to Egypt, Rome had important Egyptian monuments that had been brought to the city, as well as Egyptianizing structures erected during the late years of Roman Empire, all easily available for his study. Several of Robert's Roman views dating from the late 1750s are enlivened with Egyptian motifs -- the Sphinxes, fragments of pharaonic sculpture, obelisks and pyramids that were fast becoming the standard repertoire of European 'Egyptomania'. The present painting is a variant on Robert’s composition of 1798, Girls Dancing around an Obelisk, now in the Montreal Museum of Fine Arts (inv. no. 1964.1464). In both works the artist juxtaposes the majesty of the ancient ruins with lively staffage. Dressed in the fashion of Robert’s day, the young dancers are caught in the music, oblivious to the passage of time. Beside them the broken obelisk and fountain basin tell a different story: great empires will fall, this earthly life is transient. It is this contrast that lends the philosophical depth to Robert’s work that Diderot (1713-1784) described as the ‘poetic of ruins’.
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Lot Essay

L’éducation classique d’Hubert Robert (1733-1808) au prestigieux établissement jésuite du Collège de Navarre, a fait de lui un latiniste averti, tout en inspirant sa passion pour le monde antique dès son plus jeune âge. Cependant, c’est un voyage à Rome en 1754, dans l’entourage du nouvel ambassadeur de France auprès du Saint-Siège – le comte de Stainville, futur duc de Choiseul (1719-1785) – qui l’a familiarisé avec les monuments délabrés du passé. Ceux-ci allaient devenir sa principale préoccupation artistique toute sa vie durant, et lui valurent le sobriquet de 'Robert des Ruine'’. Resté à Rome pendant onze ans, il rencontra, grâce à ses liens officieux avec l’Académie française, d’importants collectionneurs et artistes, dont Fragonard (1732-1806), le grand graveur italien Piranesi (1720-1778) et le peintre de ruines Panini (1691-1765) qui influencèrent profondément son œuvre. En 1760, Hubert Robert est présenté à Jean-Claude Richard (1727-1791), abbé de Saint-Non, un antiquaire qui lui commande, ainsi qu’à Fragonard, des esquisses des antiquités grecques, romaines et égyptiennes que Saint-Non reproduisit plus tard dans ses luxueux guides des villes italiennes et des œuvres d’art qui s’y trouvent.

Bien que Robert, comme pratiquement tous les Européens, n’ait jamais été en Égypte, Rome comptait de nombreux monuments égyptiens qui en avaient été rapportés, ainsi que des structures égyptisantes qui avaient été érigées durant les dernières années de l’Empire romain, largement disponibles pour ses études. Plusieurs vues romaines de Robert datant de la fin des années 1750 sont agrémentés de motifs égyptiens – des sphinx, des fragments de sculpture pharaoniques, des obélisques et des pyramides qui appartenaient au répertoire standard de l’égyptomanie en Europe. Notre tableau est une variante de la composition de Robert de 1798, Jeunes filles dansant autour d’un obélisque du musée des beaux-arts de Montréal (no. inv. 1964.1464). Dans les deux œuvres, l’artiste juxtapose la majesté des ruines antiques à des paysages animés. Vêtus à la mode de l’époque de Robert, les jeunes danseurs sont pris dans la musique, inconscients du temps qui passe. A côté d’eux, l’obélisque brisée et le bassin de la fontaine racontent une autre histoire : les grands empires ne sont pas éternels, et la vie terrestre est éphémère. Ce contraste confère à l’œuvre de Robert la profondeur philosophique que Diderot (1713-1784) qualifiait de 'poétique des ruines'.

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