La dentelle que porte notre personnage est une coiffe à fond rond et bords superposés en tulle. Elle pouvait se porter sous une capote à armatures ou simplement ainsi, attachée par les rubans. Le modèle porte également une collerette empesée, signe d'un retour à la mode d'inspiration Renaissance en vogue à partir des années 1815. NOTE SUR L'ARTISTE – BOILLY, INVENTEUR DU PORTRAIT EN SÉRIE
Boilly (1761-1845) fût le meilleur chroniqueur – et peut-être le plus apaisé – d'une période bien mouvementée de l'histoire française, la fin de l'Ancien Régime et le début du XIXe siècle. Exerçant avec tendresse, et sans omettre une certaine malice, son métier de peintre à chaque régime qu'éprouva le pays – la Révolution, la Ière et éphémère République, le Directoire, le Consulat, l'Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet –, il aura fourni une photographie bien précise de son siècle.
Après la Révolution et l'affaiblissement d'un pouvoir central qui commandait aux artistes des œuvres conséquentes, occupant des ateliers de grandes échelles parfois sur plusieurs années, les artistes ont pu se retrouver dans une situation assez précaire. Boilly comprit la période avec intelligence et observa la déroute de l'aristocratie contrebalancée par l'essor d'une nouvelle classe sociale bourgeoise, citadine, aux revenus confortables, mais sans privilège. Il songea à un moyen d’offrir à cette population un produit accessible et personnel. Lui vint l’idée de fournir un portrait standardisé qui conservera toujours les mêmes dimensions (environ 20 x 15 cm), les mêmes châssis, sur une toile à la même préparation crème pour recevoir un semblable fond brun, et qui s’accompagnera d’un même cadre. Le lancement se produit au Salon de 1800 dans lequel l'artiste fait inscrire au livret sous le numéro 39 'plusieurs portraits faits chacun en une séance de deux heures'. Habile publicitaire, Boilly précisa son adresse complète au livret 'rue du faubourg Saint-Denis, près le boulevard, la 2e porte cochère à gauche'. Le succès se propagea rapidement et devint une source de revenu stable pour ce prolixe artiste n'abandonnant pas par ailleurs le reste de ses talents. Son fils Jules Boilly (1796-1874) évoqua le nombre de 5,000 portraits réalisés par le peintre et la vente organisée par Boilly en 1829 évoque dans son avant-propos 4,500 portraits. Le nombre exact pourrait être une approximation du peintre prenant en compte son rendement journalier.
Que les modes changèrent et que les cadres furent dépassés durant les trente-cinq ans qu’il en réalisa : qu'importe, toute une société voulut son portrait par Boilly. Le prix plutôt fixe ne fluctuant qu'aux mouvements de l’inflation attira une clientèle très variée dans une démarche qu’on pourrait qualifier aujourd'hui de démocratique. Les lots 166 à 185 présentent un bel échantillon de cette partie de l’histoire de la peinture qui n'est pas sans évoquer la photographie à venir quelques années plus tard.
Related Articles
Sorry, we are unable to display this content. Please check your connection.
You have agreed to be bound by the Conditions of Sale and if your bid is successful, you are legally obliged to pay for the lot you have won. The purchase price for a successful bid will be the sum of your final bid plus a buyer’s premium, any applicable taxes and any artist resale royalty, exclusive of shipping-related expenses.
Condition report
A Christie's specialist may contact you to discuss this lot or to notify you if the condition changes prior to the sale.
The condition of lots can vary widely and the nature of the lots sold means that they are unlikely to be in a perfect condition. Lots are sold in the condition they are in at the time of sale.
Français
Le tableau est sur sa toile et son châssis d'origine. Le tableau possède une jolie matière et de jolis empâtements. Il est encrassé. On constate un petit manque au niveau de la paupière droite du modèle. A l'UV, on ne constate pas de retouches récentes. Sous un vernis uniforme. Dans un cadre en bois doré avec un cartouche ‘L. BOILLY’ (approx. 24 x 28,7 x 5 cm).
English
The painting is unlined and on its stretcher. The painting has a nice material and nice impasto. It is dirty. There is a small loss above the model's right eyelid. Under UV light, there is no evidence of recent retouching. Under a uniform varnish. In a gilded wooden frame with 'L. BOILLY' cartouche (approx. 24 x 28.7 x 5 cm).