Details
CONSTANTIN BRANCUSI (1876 -1957)
La Négresse blanche de trois-quart vue de nuit, 1923
tirage argentique
signé et annoté 'la Négresse blanche, 1923' au crayon (verso)
image/feuille : 30 x 24 cm. (1134 x 912 in.)

GELATIN SILVER PRINT; SIGNED AND ANNOTATED 'LA NÉGRESSE BLANCHE, 1923' IN PENCIL (VERSO)
Provenance
Ancienne collection Jan & Joël Martel
Collection privée, France
Acquis directement auprès de celle-ci par le propriétaire actuel
Literature
Jan et Joël Martel, Sculpture, Paris, Charles Moreau, 1929, pl. 10 (ill.1).
Catalogue d’exposition, Brancusi photographe, Musée National d’Art Moderne, Centre George Pompidou, Paris, 1979, p. 81 (variante).
Catalogue d’exposition, Brancusi : La sublimation de la forme, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 2020, p. 44 (variante).
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Lot Essay


L’histoire de la création de La Négresse blanche est racontée par Eileen Lane, une jeune Américaine séjournant à Paris et fréquentant le même milieu que Brancusi. Alors que les deux amis visitent la foire ‘Bambara’ organisée par le Splendid Hôtel de Marseille en 1922, foire s’inscrivant dans le cadre de la propagande coloniale du gouvernement, ils sont impressionnés par la beauté d’une jeune femme noire, la coiffure en chignon, qui vend des souvenirs et à qui ils achètent quelques cartes postales. Lorsque Brancusi reçoit Eileen à déjeuner, plus tard à Paris, il lui réserve la surprise de découvrir sa dernière création, posée sur une table et recouverte d’un tissu. En la dévoilant, Eileen reconnait immédiatement la jolie Bambara de Marseille, en marbre, avec son chignon.
Les photographies de Brancusi, toutes étroitement reliées à sa pratique de sculpteur, n’ont jamais été prises au hasard. Surélevée par un socle cruciforme, lui-même surmonté d’un plus petit socle cylindrique, et baignée de lumière, La Négresse blanche se détache somptueusement de cette atmosphère nocturne grâce à la blancheur de son marbre. Aussi, comme en sculpture où il a l’habitude d’explorer ses œuvres sous une multitude d’angles, Brancusi photographie régulièrement ses œuvres de biais. Vue de trois-quarts, La Négresse blanche laisse ainsi presque entrevoir un second visage dans son dos.


The history of how La Négresse blanche was created is explained by Eileen Lane, a young American staying in Paris who socialised in the same circles as Brancusi. While the two friends were visiting the “Bambara” fair – held by the Splendid Hôtel of Marseille in 1922, and part of the French governments colonial propaganda at the time – they were impressed by the beauty of a young souvenir seller, a black woman with hair piled atop her head who sold them a few postcards. Later, Brancusi invited Eileen to lunch in Paris. He had prepared a surprise for her: his latest creation, placed on a table and covered with a cloth. When he unveiled it, Eileen immediately recognised the pretty Bambara girl from Marseille and her chignon, rendered in marble.
Brancusi never took haphazard photographs: all are intricately linked to his work as a sculptor. Raised up on a cross-shaped pedestal, topped with a smaller, cylindrical base, and bathed in light, the pure white marble of La Négresse blanche lavishly stands out against a nocturnal atmosphere. Brancusi used to explore his sculptures from a number of angles, and, similarly, he regularly photographed his pieces from a slant. Captured in a three-quarter view, La Négresse blanche almost reveals a second face on its back.

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