In 1996, Thomas Struth, best known for his many urban landscape pictures and his Museum Photographs series, chose a radically different direction for his next project, this time dedicated to untamed nature and the search for paradise. While on organised tours to China, Japan and Australia, Struth explored jungles and forests, scouting out locations for his next photo series. Paradise 6 (1998) was shot in the rainforests of Daintree, Australia, and is the subject of the first eight images of the series. He continued his expedition by visiting Germany’s Bavarian forests, Florida, Peru and Brazil. These jungle scenes, utterly unlike the typical orderliness of his pictures of urban architecture, highlight the seemingly infinite greenery of this extraordinary, lush nature. On the topic of the Paradise series, Thomas Struth said: “One can spend a lot of time in front of these pictures and remain helpless in terms of knowing how to deal with them. There is no sociocultural context to be read or discovered, unlike in the photographs of people in front of paintings in museums. [...] The jungle pictures, on the other hand, emphasise the self. Because of their consistent “all over” nature, they could be understood as membranes for meditation. They present a kind of empty space: emptied to elicit a moment of stillness and internal dialogue. You have to be able to enjoy this silence in order to communicate with yourself—and eventually with others.”
Reconnu pour ses nombreuses photographies de paysages urbains et sa série Museum Photographs, Thomas Struth entreprend en 1996 un projet photographique aux antipodes de ses premiers travaux et dédié, cette fois, à la nature sauvage et la recherche du paradis. Profitant de voyages organisés en Chine, au Japon et en Australie, Struth se lance en 1996 dans une quête de jungles et de forêts pouvant servir de localisations pour sa prochaine série photographique. Paradise 6 est ainsi réalisée dans la forêt tropicale de Daintree en Australie, en 1998, au même titre que les huit premières images de la série. Struth continue ensuite son expédition photographique dans les forêts de Bavière en Allemagne puis en Floride, au Pérou et au Brésil. Ces scènes de jungle, qui ne répondent pas aux mêmes principes d’ordonnancement que les images d’architecture urbaine, font ressortir la densité extraordinaire de cette nature sauvage dont l’étendue semblent s’accroitre à l’infini. Thomas Struth dit à propos de la série Paradise: «On peut passer beaucoup de temps devant ces images et rester impuissant à savoir comment les traiter. Il n'y a pas de contexte socioculturel à lire ou à découvrir, contrairement aux photographies de personnes devant des tableaux dans les musées. (…) Les photos de la jungle, en revanche, mettent l'accent sur le ‘moi’. En raison de leur nature ‘all over’, elles pourraient être considérées comme des membranes de méditation. Elles présentent une sorte d'espace vide: vidé pour susciter un moment de calme et de dialogue interne. Il faut être capable de jouir de ce silence pour pouvoir communiquer avec soi-même, et éventuellement avec les autres. »