Tradition antique, mais également carolingienne, ou encore vénitienne et germanique durant le Moyen Âge, la taille du cristal de roche connait un âge de gloire durant la Renaissance et le XVIIe siècle, périodes pendant lesquelles les objets sculptés et gravés dans ce matériau sont avidement recherchés par les collectionneurs, des Médicis à Louis XIV, en passant par les Habsbourg, sans oublier les cardinaux Richelieu et Mazarin. Les ateliers de production de gemmes se sont établis au plus près des cours princières, royales et impériales, à commencer par l'Italie avec Milan et Florence qui fournissaient les commandes des Médicis mais aussi Prague et Vienne pour les Habsbourg. Illustrant cet engouement européen, la famille Miseroni, lapidaires de renommée internationale installés à Milan depuis 1460, s'établit également à Prague en 1588 à la demande de Rodolphe II de Habsbourg.
Cette plaque pouvait initialement faire partie d’une composition plus grande, ovale ou octogonale, insérée dans une monture afin de servir de fond de plateau, de bassin ou d’ornement de coffret. Elle met en scène une allégorie de l’Automne avec les trois signes du zodiaque associés à cette saison, signifiés sur les étendards (Balance, Scorpion et Sagittaire). Il semblerait que la composition de notre plaque soit la synthèse de diverses gravures. La tête de chimère du char pourrait être reprise d’une gravure anonyme du XVIe siècle proche de l’œuvre de Martin Schongauer (Rijksmuseum, Amsterdam, inv. RP-P-OB-1070) dont on retrouve un exemple transposé dans du cristal sur le char de l’Eau tiré par des autruches (coffret de l’infante Isabella Clara Eugenia par Annibale Fontana, 1585 , palais Royal de Madrid, ill. dans R. Distelberger, p. 90, fig. 24). La figure de Bacchus et sa position assise, un bras levé et l’autre accoudé, pourrait trouver son inspiration dans celui du Triomphe de Bacchus d’Etienne Delaune (Rijksmuseum, inv. RP-P-OB-47.009).
La grande taille des figures et l’esthétique des corps, à l’instar du décor dépouillé sans paysage ni arabesque uniquement avec un sol végétalisé, contrastent avec les compositions habituellement fourmillantes des ateliers milanais et pourrait ainsi se rapprocher de l’atelier des Saracchi. Le vase cylindrique couvert dit de l’Ivresse de Silène conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (vers 1580-1590, inv. 2344, détail ill. dans R. Distelberger, p. 93, fig. 27 et cat. 113) est un comparable très intéressant : le traitement de l’âne monté par Silène ivre rappelle l’élongation et la musculature de nos bœufs, les proportions des figures notamment la bacchante dansante tenant deux coupes, rappellent celles de notre femme portant l’étendard au Scorpion.
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