Les vertus qui ornent ce tankard sont inspirées de gravures datées de 1595 par Jacob Matham (1571-1631) actif à Haarlem, d’après Hendrik Goltzius (1558-1617), (voir illustration de la Justice).
Les sept vertus étaient un thème récurrent pour les décors de tankards. Elles rappelaient les principes moraux et spirituels, en particulier dans un contexte chrétien, et encourageaient des comportements comme la tempérance et la modération, surtout dans les situations sociales de consommation. L'ornementation de ces vertus sur des objets de luxe comme les tankards servait aussi à refléter l'éducation et la piété du propriétaire. Enfin, elles permettaient de diffuser des valeurs chrétiennes tout en marquant un équilibre entre les plaisirs mondains et les idéaux spirituels.
Augustin Heyne est le troisième d'une longue dynastie d'orfèvres qui débute avec Augustin I Heyne en 1572. Il devient maître en 1602 et décède en 1631. On lui connaît un autre tankard également à facettes décorées de portraits de rois et héros d'après la série de gravures de Nicolas de Bruyn datée 1594 (conservé au Schlesisches Museum für Kunstgewerbe und Altertümer à Breslau jusqu’en 1942, voir Hinze, op. cit. p. 82).
E. Hintze, Die Breslauer Goldschmiede, Breslau, 1906, p. n 40, Tafel III, no. 7 and p. 82.
M. Rosenberg, Der Goldschmiede Merkzeichen (Band 1), Frankfurt am Main, 1922, p. 284, No 1400.