La Joconde de l’Isle de Noé
L’œuvre ci-présente est publiée pour la première fois en 1912 par René Pagel (1875-1934), qui évoque son histoire et son incroyable réapparition dans les pages du Bulletin de la Société Archéologique du Gers (voir supra). Notre Mona Lisa ou Joconde fût la propriété de la famille de Noé jusqu’en 1983, date de l’acquisition de l’œuvre par l’actuel propriétaire. Elle fut découverte vers 1845-1846 par William de Noé (né en 1806), alors chef d’escadron au premier hussard, dans une propriété à Nancy. La petite histoire, racontée par la publication de 1942, précise même que l’œuvre, alors oubliée, couverte de poussière, bouchait la fenêtre du grenier de la propriété. Elle fut alors conservée au sein de la propriété familiale près de Toulouse : le château de l’Isle-de-Noé.
Certainement l’une des images les plus identifiables au monde, la version originale de Mona Lisa, sur panneau, entra dans les collections royales de Francois Ier (1494-1547), en France, peu après 1517. Plusieurs copies furent réalisées dès le XVIIe siècle, attestant de la grande aura de l’œuvre.
L’acte de copier la Joconde, incarnation de la Renaissance dans toute sa splendeur, est presque associé à un examen de passage obligé pour les artistes de toutes époques confondues. Le sourire énigmatique de la jeune femme, sa sensualité mystérieuse, les nombreuses théories autour du modèle ainsi que la destinée royale du tableau sont autant d’éléments qui avaient de quoi fasciner plusieurs générations de peintres. En 1952, l’exposition ‘Hommage à Léonard de Vinci’ au musée du Louvre recensait plus de cinquante copies du modèle ô combien délicat. Particulièrement émouvante et délicate, notre version, la Joconde du château de l’Isle-de-Noé est manifestement l’un des plus belles reprises datant du XIXe siècle.
Note sur l’histoire de la famille de l’Isle-de-Noé
Le château de l’Isle-de-Noé, au bord de la Baïse, dans le Gers près de Toulouse, fut achevé sur des plans de l’architecte Pierre-Jean-François Racine de Rocheville (vers 1719-1774) sous la direction du marquis Jacques de Noé (1716-1800). Son cousin germain, Louis-Pantaléon de Noé (1728-1816), fût un illustre précurseur et, alors propriétaire d’une vaste plantation à Saint-Domingue, il décide, en 1776, et ce, bien avant la première abolition de l’esclavage en France, d’affranchir François-Dominique Toussaint Louverture (1743-1803), futur meneur de la Révolution haïtienne qui conduira à l’indépendance en 1804. De retour au château de l’Isle-de-Noé, la famille gardera toujours de très bonnes relations avec leur ancien 'esclave' affranchi.