Le mathématicien et professeur d’université Alfred Pringsheim (1850–1941) possédait l’une des plus importantes collections privées d’art de la Renaissance en Allemagne, particulièrement réputée pour sa majolique et son argenterie. Il constitua cette collection entre 1880 et la Première Guerre mondiale. Pringsheim fit construire à Munich une demeure par des architectes berlinois, qu’il aménagea dans le style Renaissance d’Allemagne du Sud et de Suisse. Sa collection était exposée sur des étagères ouvertes, l’argenterie étant placée dans des niches aménagées dans les boiseries de la salle à manger. Le tankard peut être aperçu parmi d’autres coupes à boire sur une photographie datée d’environ 1916 (Archives Thomas Mann – ETH, Zurich).
Le goût de Pringsheim contrastait avec celui des Rothschild, qui privilégiaient les objets en or ou en vermeil richement ornés de figures, souvent émaillés et sertis de pierres précieuses. Pringsheim, lui, préférait des formes plus sobres, repoussées, ciselées ou finement gravées. Son premier achat, en 1889, fut un gobelet 'empilable' (stazbecher), et l’argenterie de la Renaissance allemande constitua le cœur de sa collection.
À la fin des années 1920, Pringsheim vendit plusieurs pièces mais en 1938, la collection d’Alfred Pringsheim fut saisie par les nazis et acquise par le Bayerisches Nationalmuseum en 1941, avant d’être restituée à ses héritiers après la guerre et achetée par les marchands de New York, Rosenberg & Stiebel en 1956.